Chapelle de la Sainte-Trinité

Une chapelle ancrée dans l’histoire locale

La chapelle de la Sainte-Trinité aurait été construite à l’emplacement d’un ancien oratoire. Selon la tradition, l’histoire de la commune de Pluvigner commencerait au lieu-dit du Moustoir. C’est là que saint Guigner, auquel la ville doit son nom, aurait fondé son premier oratoire ainsi qu’un monastère. Ces édifices primitifs auraient été détruits lors des invasions normandes en 919.

L’actuelle chapelle, majoritairement édifiée au début du XVIe siècle, a connu plusieurs phases de construction. Des fondations visibles au sol et une large dalle pourraient correspondre à l’ancien chœur et à l’emplacement d’un autel primitif. Sauvée de la ruine en 1967 par l’association Breiz Santel, elle bénéficie alors d’importants travaux de restauration, notamment sur la toiture et la charpente. C’est à cette époque qu’un contrefort est ajouté au sud pour renforcer la stabilité du bâtiment.

Un intérieur préservé et richement décoré

À l’intérieur, le sol en terre battue témoigne du souci de conserver l’authenticité des lieux. Certains éléments de la charpente d’origine ont également été préservés. Le décor intérieur est remarquable par la richesse de ses sablières : on y distingue des motifs sculptés représentant un ange, une rose, une biche, plusieurs têtes, ainsi que des armoiries.

Une sablière située au nord porte les armes de la famille Quirisec — six hermines sur fond d’argent, surmontées de deux coquilles rouges. Ce blason se retrouve à divers endroits dans l’édifice. Les entraits de la charpente sont eux aussi ornés de détails sculptés : masques, fleurs de lys, têtes de dragons ou de crocodiles.

L’éclairage intérieur repose sur quatre vitraux, tandis que le mur nord reste sans ouverture. Des traces de polychromie découvertes sur certaines fermes rappellent qu’autrefois, en Bretagne comme ailleurs, les églises étaient souvent richement peintes.

La chapelle conserve deux armoires liturgiques. Celle placée côté chœur date de 1814 et porte la signature de Pierre Le Fur, également fondeur de la cloche. L’autre, côté nef, remonte à 1650. Deux statues ornent les abords de l’autel : à gauche, une Trinité en pierre tendre ; à droite, une Vierge à l’Enfant légèrement déhanchée, datant vraisemblablement du XVe siècle.

Un extérieur empreint de sobriété

À l’extérieur, la façade occidentale est soutenue par deux contreforts d’angle et s’ouvre par une porte en arc brisé. Un banc mural longe ce mur. Sur la face sud, les différentes techniques de construction témoignent des évolutions de l’édifice au fil du temps.

Le clocher abrite une cloche datée de 1810, portant elle aussi le nom de Pierre Le Fur. Devant la chapelle, une croix en granit monolithique, de facture récente, s’élève sur un soubassement carré, ajoutant une dernière note de simplicité à ce lieu de prière au riche passé.